lundi 21 mars 2016

À propos de la réforme de l'orthographe (2)

Après le tréma, deuxième volet de ce parcours du combattant qu'est la nouvelle orthographe, et nous tombons sur l'une de ses mesures les plus médiatiques, la suppression de l'accent circonflexe, qui a même provoqué ce slogan mille fois relayé (sur Twitter en particulier), 'Je suis circonflexe'.


Première chose à dire, l'accent circonflexe (le petit chapeau) ne disparait pas. Attention! me direz-vous, vous avez oublié de mettre l'accent circonflexe sur le dernier i de 'disparaît'. Eh bien, justement, la nouvelle orthographe préconise la suppression de cet accent sur les lettres i et u, sauf s'il est nécessaire pour différencier deux mots, par exemple: 'sûr' et 'sur', ou 'mûr' et 'mur', ou encore le participe passé 'dû' et la contraction 'du', les noms 'jeûne' et 'jeune', ou certaines formes verbales du verbe 'croitre' (oui, désormais sans circonflexe si on le veut) qui pourraient être confondues avec celles du verbe 'croire' ('il croit' et 'il croît', 'il a cru' et 'il a crû'...); ce n'est pas la même chose et, dans ces cas-là, il faut toujours le garder.


On peut se demander pourquoi cet accent peut disparaitre sur les voyelles i et u et ne peut pas le faire sur les autres. Pour résumer, on peut répondre que ces deux voyelles ont un seul timbre, c'est-à-dire qu'elles sont toujours prononcées de la même manière, qu'elles soient surmontées ou non d'un accent, alors que les autres connaissent plusieurs timbres, plus ouverts ou fermés, antérieurs ou postérieurs, même si ces oppositions sont très peu respectées dans certains cas aujourd'hui (la différence entre 'patte' et 'pâte' est de plus en plus rare).

Mais revenons à nos accents. On ne peut pas non plus se passer du circonflexe quand il s'agit des 1ère et 2ème personnes du pluriel du passé simple: 'nous fîmes' (de 'faire'), 'nous fûmes' (de 'être'), 'vous eûtes' (de 'avoir'), 'vous lûtes' (de 'lire') et, bien évidemment, 'vous dîtes' qui autrement serait pris pour un présent de l'indicatif. De même, l'accent circonflexe restera toujours présent sur les lettres i et u de la 3ème personne du singulier du subjonctif imparfait (et plus-que-parfait), si jamais il vous arrive de devoir l'utiliser: 'Je n'étais pas sûr que quelqu'un lût cet article!'.

Finalement, on régularise certains adverbes en -ûment sur le modèle d'autres adverbes qui refusaient déjà de... porter le chapeau: 'absolument', 'éperdument' ou 'résolument' l'emportent sur 'ambigûment', 'assidûment', '(in)dûment' qui perdent ainsi leur accent. Flute! encore des accents qui partent.

Ah! Et si vous vous appelez Benoît et que vous habitez à Nîmes, pas de souci, les noms propres (et leurs dérivés) ne sont pas concernés par la réforme!

On se résume; il parait (du verbe 'paraître' et non pas du verbe 'parer') que des mots tels que 'abimer', 'ainé', 'cloitre', 'cout', 'diner', 'gite', 'huitre', 'ile', 'piqure' vont apparaitre assidument à partir du mois d'aout dans nos boites aux lettres. Celui qui comparait (du verbe 'comparaître' et non pas du verbe 'comparer') sent qu'il y a comme un arrière-gout de brulé dans le ragout... Les maitres devront s'entrainer sans dégout ou travailler à la chaine pour murir cette orthographe fraiche et traitresse qui vient de naitre. Ci-git le roi des accents, coute que coute.

Toujours à suivre.

mercredi 16 mars 2016

Hommage à Georges Brassens (2)

C'était hier soir, à 18 heures 30. Fidèles au rendez-vous, comme l'année dernière, les deux musiciens chevronnés se produisent sur la scène de notre Salón de actos devant un public un peu froid au début pour nous présenter un choix très personnel de chansons de Brassens; en effet, le duo Cossío-Balasch a mélangé avec beaucoup de talent les grands classiques du Sétois à d'autres titres moins connus mais pas pour autant moins beaux.


Le coup d'envoi est donné avec Les croquants, qui commence à briser la glace des plus sceptiques: ils méconnaissent tout simplement le savoir-faire d'Ernesto Cossío (voix et guitare) et de Coco Balasch (contrebasse) pour lancer la soirée. Suivent Une jolie fleur  et Mourir pour des idées ("d'accord, mais de mort lente") et l'assistance est déjà happée par le rythme et les paroles toujours précises et précieuses de Brassens.


Entre anecdotes cocasses et histoires de la vie de l'auteur, racontées par les deux musiciens le temps de s'essuyer le front -car il fait chaud sur scène, les feux de la rampe y sont pour quelque chose et l'ironie de Cossío ne manque pas de nous rappeler qu'il existe aujourd'hui des technologies bon marché qui remplacent partout les bons vieux réflecteurs de l'époque de Brassens-, arrivent Le vieux Léon, puis Gastibelza que beaucoup dans le public reconnaissent et fredonnent.


On assiste avec plaisir à cette complicité des deux musiciens qui dure depuis plus de 25 ans et qui devient plus évidente dans l'art de passer du coq à l'âne pour aborder les sujets les plus chers à Brassens, comme celui de la mort, qui l'a si vite touché, lui, alors qu'il venait d'avoir 60 ans: L'ancêtre et Le testament figurent parmi les plus beaux exemples, et notre duo s'en donne à coeur joie en impliquant un public désormais invité à venir danser et chanter sur scène.



On en est déjà à la deuxième moitié du concert et les deux musiciens enchaînent avec habileté de nouveaux titres; cette fois, c'est plutôt d'amour qu'il sera question: Je me suis fait tout petit évoque avec tendresse le Brassens amoureux de celle qui l'avait toujours accompagné et qui "repose auprès de lui au Cimetière des pauvres à Sète" (ne manquez surtout pas de visiter le site Analyse Brassens). Viennent ensuite La femme d'Hector et Dans l'eau de la claire fontaine, avant de tomber sur Le parapluie, un vrai délice plein de subtilité et de naïveté.


Cossío et Balasch ont su ménager leur répertoire et ont gardé pour la fin du spectacle deux véritables chefs-d'oeuvre: Marinette, que tout le monde connaît, était le prétexte parfait pour rendre hommage à l'incomparable Javier Krahe, décédé en juillet 2015 et qui avait si admirablement adapté cette chanson sous le titre de Marieta.


Et le spectacle ne pouvait en aucun cas se terminer sans l'incontournable Les copains d'abord, un titre qui a longtemps servi à présenter ces deux musiciens sur les scènes de France et de Navarre; le public qui bat la mesure et les musiciens qui n'ont pas oublié de remarquer que si personne ne venait les accompagner sur scène ce soir, c'était parce qu'il manquait notre cher collègue PB, absent bien malgré lui et qui connaît par coeur cette chanson... et tant d'autres.


Soirée très réussie pour notre duo, qui nous rappelle avant de partir que le 30 avril prochain, à La Campana de los Perdidos, se tiendra le XVe Tribut à Brassens, un festival qui, chaque année, rend hommage au grand auteur-compositeur-interprète français; tout le monde peut y participer à la seule condition d'avoir envie de chanter et de s'amuser sur les airs de Tonton Georges.

Quant à nous, un grand bravo pour les deux artistes, nous avons déjà hâte de retrouver Ernesto Cossío et Coco Balasch et nous espérons pouvoir compter sur eux encore une fois l'année prochaine pour réécouter Brassens ou, pourquoi pas, d'autres chanteurs français...

jeudi 10 mars 2016

Hommage à Georges Brassens

Le mardi 15 mars, à 18h30, nous aurons l'occasion d'écouter des chansons de Georges Brassens reprises par deux grands musiciens: Ernesto Cossío et Coco Balasch. À signaler qu'il reproduisent l'ensemble qui a été celui de Tonton Georges tout le long de sa carrière: voix et guitare (Georges Brassens) et contrebasse (Pierre Nicolas).




Ernesto Cossío


Coco Balasch

Voici les paroles de quelques-unes des chansons qu'ils vont interpréter. "Pour pénétrer dans mes chansons il faut être un peu mon complice" nous disait cet "artisan subtil, de la langue, de la mélodie et de l'harmonie". N'hésitez donc pas à visiter le site Analyse Brassens au cas où vous auriez des difficultés à comprendre.







« Lorsque les paroles sont mûres, je saisis ma guitare et je lis et récite mes vers et mes mots, en commençant à rythmer avec la guitare … C’est ainsi que tout doucement, je découvre les petites mélodies qui vont venir scander mes vers, y "coller" jusqu’à n’en plus pouvoir s’en séparer. Je fais sept ou huit musiques par chanson, je n’en fais pas qu’une. Et c’est celle qui tient le coup le plus longtemps que je garde, je veux dire celle qui, après avoir été répétée cent fois, me plaît encore ou me déplaît le moins ».



mardi 8 mars 2016

Deux conférences à l'EOI

Demain mercredi 9 mars, nos élèves ont la possibilité de participer à deux conférences en français dans les locaux de l'EOI:

* À 17h45, Sylvie AFONSO, professeure au Colegio Británico de Aragón, parlera  des "Petites choses du quotidien d'un Français" à partir de situations bien différentes: à la maison ou à l'école, pour faire la fête ou en voyage... Nos élèves des niveaux A1 et A2 sont les principaux destinataires de cette causerie, mais tous les élèves sont les bienvenus, quel que soit leur niveau de français.

* Plus tard, à 19h00, notre conférencière abordera les "Différences entre la France et l'Espagne", un sujet qui va sans doute intéresser particulièrement nos élèves: la retraite, le travail, la famille ou les amis font l'objet d'un traitement différent de chaque côté de la frontière. Premiers destinataires, nos élèves des niveaux B1 et B2, mais bien sûr, l'accès est ouvert à tout autre élève souhaitant participer à cette activité.

Rendez-vous nombreux demain 9 mars, en Salle de Conférences (1er étage)!