mardi 15 novembre 2011

Le 11 novembre à 11 heures...

"La der des der"



Le 11 novembre 1918, à 11 heures, le silence se fit dans les tranchées, dans toute la France, les cloches sonnèrent à la volée: l'armistice venait d'être signé ce matin-là entre le Maréchal Foch ,les Alliés et les plénipotentiaires allemands , mettant fin ainsi à la Grande Guerre. Le "Cessez le feu" sonnait sur tout le front au grand émoi des courageux Poilus (surnom donné aux soldats français de la Première Guerre Mondiale) et de tous les combattants, dont les valeurs morales et spirituelles commençaient à s'ébranler durement .Tous, plein d'espoir ,voulaient croire que cette guerre qui s'achevait était la dernière de l'Histoire :"la der des der". Cette guerre effroyable , comme toutes les guerres d'ailleurs,avait secoué l'Europe pendant quatre années, laissant derrière elle huit millions de morts et six millions de mutilés.
L'armistice fut signé dans un wagon, aménagé en bureau , dans la forêt de Compiègne. Hitler exigera de signer l'armistice du 22 juin 1940 dans ce wagon symbolique.
Le "Poppy day", le jour du coquelicot (les fleurs qui poussaient aux abords des tranchées), commémore le 11 novembre en Grande-Bretagne et dans les pays de la Commonwealth.
Nous vous invitons à écouter un poème de Guillaume Appolinaire qu'il écrivit du front en 1915 .Blessé par un éclat d'obus, il fut évacué à Paris.Affaibli par sa blessure, il mourut le 9 novembre 1918...Le poème est interprété par Jean Ferrat:
"Si je mourais là-bas..."


Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur

Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier1

Souvenir oublié vivant dans toutes choses
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses
Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants

Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde
Un amour inouï descendrait sur le monde
L'amant serait plus fort dans ton corps écarté

Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie
- Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie
De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur -
Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie

Ô mon unique amour et ma grande folie

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